Des preuves, des faits nous emmène aujourd'hui en Gambie, dans le Pacifique et en Russie sur la trace d'un millionaire Russe. Anton Bakov a annoncé au début du mois avoir recréé l'empire des Romanov en Afrique, plus précisément au large de la Gambie.Anton Bavok, c’est un homme d’affaires et un politicien, ancien membre de la Douma, le parlement russe. Il rêve de refonder l’empire des Romanov, l’ancienne famille impériale de Russie renversée par la révolution bolchévique en 1917. Anton Bakov est d’ailleurs président d’un tout petit Parti politique monarchiste en Russie et veut placer à la tête de son empire le prince Charles Emich de Leiningen, héritier des Romanov par sa grand-mère. Bavok serait, lui, Premier ministre.Et le 6 décembre 2017, il annonce lors d’une conférence de presse qu’un accord vient d’être signé avec la République de Gambie. L’accord prévoit la création d’îles artificielles de 10 km2 près des côtes Gambiennes qui accueilleraient la capitale de l’Empire des Romanov. La ville s’appellerait Saint Nicolas, en mémoire du dernier tsar russe Nicolas II. Ce serait « la première ville intelligente d’Afrique, porte d’entrée des investisseurs ». En échange Anton Bakov verserait au gouvernement gambien 60 millions de dollars sur 6 ans.Le document présenté... est un fauxLa présidence s’est fendue d’un communiqué pour assurer qu’aucun accord avec Anton Bakov ou un quelconque empire des Romanov n’a été conclu. La signature du Secrétaire général gambien, Dawda Fadera, a même été falsifiée. Quant au ministre des Affaires étrangères de l’Empire des Romanov, un certain, Modou Lamin Saidykhan, l’autre signataire de ce soi-disant mémorandum, personne au gouvernement ne le connait.Par contre, Anton Bakov a bien été reçu par la présidence gambienne dans son communiqué. Le bureau du président explique que le millionnaire russe s’est présenté à la mi-novembre. Son projet a été rejeté au motif que l’Empire des Romanov n’est pas un véritable État et que donc aucun accord bilatéral ne peut être signé. Le communiqué précise que même si le gouvernement gambien cherche à attirer les investisseurs, il sait reconnaître les arnaques.Anton Bakov n’en est pas à sa première tentativePlus tôt dans l’année, ce sont les îles Kiribati dans l’océan Pacifique qui ont refusé d’accueillir le projet de l’homme d’affaires. Il prévoyait cette fois un investissement de 350 millions de dollars pour construire des ports, des aéroports, une centrale électrique solaire, des usines de dessalage d’eau de mer, des hôpitaux, des écoles et même une université impériale russe.Malgré cet échec, l’excentrique Anton Bakov a affirmé dans un journal russe qu’il ne renonçait pas à s’implanter dans le pacifique et qu’il serait même candidat à l’élection présidentielle russe en 2018.