Episode Transcript
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Cette série balado aborde la consommation de drogues et la sexualité. Dans cet épisode,
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il sera également question de mort par surdose. Si vous ou une personne de votre entourage avez
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besoin de soutien, des hyperliens vers des ressources d’aide sont disponibles dans
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le texte de présentation de l’épisode et sur le site Chemstory.ca Vous écoutez Chemstory,
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une série balado créée par des personnes ayant une expérience vécue de chemsex.
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Paco : Bonjour!
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Intervieweur : On va parler de chemsex aujourd’hui, de tes expériences.
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Paco : Oui. Intervieweur : Puis je vais préciser tout de suite que je te rencontre aujourd’hui,
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mais dans le fond, les questions que je te pose, c’est toi qui les as préparées avant la rencontre.
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Paco : Hmm, hmm. [acquiesçant] Intervieweur : Et c’est pour t’inciter à raconter ton histoire au fur et à mesure de la discussion.
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Paco : Hmm, hmm. [acquiesçant] Intervieweur : Est-ce que tu peux commencer à me parler de... c’était
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comment ta vie sexuelle avant de faire du chemsex?
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Paco : J’en avais juste pas. J’ai découvert le sexe quand j’ai su me dégêner à cause de
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la consommation que j’avais, là, à cause des drogues. C’est à ce moment-là que j’ai découvert
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ça. Et euh… Une facilité, une échappatoire d’une façon ou d’une autre. C’était la
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cocaïne, le GHB, puis le crystal. Parce que sinon j’étais trop gêné et puis ça foirait.
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Mais maintenant ce n’est plus le cas, mais en tout cas, ce l’était avant, comme ça. Intervieweur : Mais qu’est-ce qui t’a plu au début dans le chemsex?
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Paco : Qu’on était sur la même longueur d’onde. Je crois que c’est vraiment ça, c’était la même
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énergie ou vibe, peu importe là. Qu’on soit dans le même trip. Puis qu’il n’y ait pas
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de gêne, c’est ça. Ouais, plus que je faisais des trips, pis euh… c’est con à dire, mais mieux je
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me connaissais, ou mieux que je m’acceptais. Ça a été quand même assez difficile d’accepter
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mon orientation sexuelle, de m’accepter comme je suis, je veux dire, physiquement.
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Intervieweur : Qu’est-ce qui a changé dans ta vie après que t’as commencé à pratiquer le chemsex?
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Paco : J’avais l’impression d’être un nouvel homme… ou plutôt d’un homme réveillé,
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comme si genre j’avais quelque chose en moi qui était endormi. Puis je crois que c’est
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la confiance. J’avais pas tellement une grande confiance en moi avant.
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Intervieweur : Et est-ce qu’il y a eu des conséquences aussi qui sont
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venues avec le début de l’utilisation du chemsex?
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Paco : Au début, j’étais plutôt comme ignorant ou aveugle. Je ne voyais pas l’impact que ça
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avait dans ma vie de tous les jours, peu importe. Puis parfois, je remarquais aussi
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que mon attitude changeait. C’est comme si j’avais une personnalité différente,
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mais que je remarque aussi que ça change la façon que tu penses, la façon dont tu agis aussi. Ouais,
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puis moi c’était vraiment au début, j’utilisais ça pour être… me dégêner, être plus à l’aise.
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Puis les années passaient et c’est comme si c’était presque une obligation et que je n’étais
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pas capable d’avoir du bon sexe sans drogue. Parce qu’éventuellement, à force de consommer,
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quoi que ce soit, je suis devenu… J’ai eu une addiction et l’addiction contrôlait ma vie genre.
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Malheureusement. Puis c’était rendu que ce n’était pas juste dans les parties chemsex
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ou PnP que je devais me droguer, mais c’est comme dans la vie de tous les jours. Donc, c’est
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la chose négative que je pourrais dire. Quand j’avais remarqué et enfin accepté que j’avais
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un problème d’addiction au GHB, je suis allé en thérapie. Puis, c’est vraiment en thérapie que
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j’ai appris à me connaître, à accepter pourquoi je consomme, puis qu’est ce qui est les bienfaits,
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les mauvaises choses aussi. Mon père, il m’a rejeté, il m’humilie à chaque fois que je le vois,
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il m’humilie. Il me rabaisse pour lui-même se surmonter ou peu importe. Ça a joué beaucoup avec
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ma confiance. Plus tôt, on parlait de confiance. Bien, je n’avais pas confiance en moi parce que
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mon père était toujours négatif. J’étais jamais le produit de ce qu’il cherchait ou ce qu’il
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voulait. Donc oui, le rejet, l’humiliation, puis l’abandon, j’ai beaucoup, j’ai beaucoup souffert
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à cause de ça. Puis pour l’abandon, regarde, moi je suis, je viens de la Roumanie, puis j’ai été,
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je suis, j’ai été un orphelin. Donc, on m’a déjà abandonné, et ce très tôt quand j’étais jeune.
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Puis j’ai été adopté par une famille québécoise. Puis mon père adoptif,
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il m’a abandonné à deux reprises aussi. Donc, c’est vraiment,
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je crois que c’est l’abandon, la blessure qui m’a le plus infligé. Puis, c’est vraiment là en
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thérapie que j’ai remarqué que c’était, ce que j’ai vécu là. Puis je ne suis pas encore guéri,
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non absolument pas. C’est dur, mais j’ai jamais pris la chance d’en parler avec mon père non plus.
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En tout, j’ai essayé d’arrêter de consommer le GHB à trois reprises. Les deux premières prises,
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c’était pas pour moi que je faisais ça. C’était pour ma famille ou pour mes amis. J’avais pas de
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volonté. Puis, écoute, si tu n’as pas de volonté, ça va être dur de réussir. Mais pour la troisième
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et la dernière fois, j’avais vraiment beaucoup de volonté et c’était mon vœu le plus cher. Parce que
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je me suis rendu compte que cette drogue-là, elle contrôlait ma vie, et non moi qui contrôlait la
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drogue, la consommation entre parenthèses. C’est ça, donc la troisième fois, j’ai réellement fait
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ça pour moi. Puis l’idée me venait de ma tête, de mon vouloir, ma volonté. Ça a fonctionné. Depuis,
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je n’ai plus jamais touché au GHB. Ça ne passe même pas à travers l’esprit. Il y a même un
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de mes amis qui m’a proposé de devenir genre professeur, mais comme pour motiver le monde
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d’arrêter, parce que mon cas était grave. J’étais vraiment beaucoup «addict» au GHB,
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c’était pas drôle à voir. J’étais une personne complètement différente, genre. Maintenant,
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je suis calme, puis je suis quand même lucide, mais avant, j’étais pas calme. J’étais stressé,
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toujours, toujours angoissé. À la recherche de ma consommation qu’il faut que… Pour que
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mon corps reste stable. C’est pas le fun là. C’était vraiment pas le fun pour vrai.
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Intervieweur : Parle-moi de la qualité des drogues qu’on peut se procurer dans la rue actuellement.
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Paco : Plus que le temps passe, puis moins que la drogue est de bonne «qualité»,
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ou on ne sait pas ce qu’on consomme. C’est toujours mieux de la chercher à la source, mais
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ça rime aussi avec des complications. Puis écoute, moi, cet été, dans un certain quartier à Montréal,
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on trouvait du stock de merde là. C’était même pas vraiment le stock qu’on cherchait. Puis,
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il y a eu 18 cas d’overdose, puis trois morts en cinq jours là, dans le même quartier. C’est là
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que moi [inaudible] j’étais comme bien, voyons donc, ça n’a pas d’allure, tu sais. On est en
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2023, fait que, imagine dans dix ans, comment ça va être rendu. Puis c’est dangereux. J’avais un
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ami, c’est une personne que je pouvais compter sur mes doigts là. Bien, il est mort d’une overdose
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d’héroïne. Ça fait, dix ans de ça je crois. Puis sur le coup, cet ami était vraiment connu dans le
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quartier. On a fait des funérailles. Puis, ça m’a choqué. Ça m’a vraiment troublé pour vrai. Dans
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ce temps là, dix ans auparavant, j’étais un peu plus naïf ou
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ignorant. Je savais pas dans trop quoi je m’embarquais quand je consommais,
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tu sais. Je me posais pas la question «d’où ça vient?» ou «est-ce que c’est du bon stock?»
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ou «il y a quelque chose qui est mauvais là-dedans» ou quoi que ce soit. Mais, ouin…
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Intervieweur : Est-ce que tu connais des façons de
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se protéger de drogues qui sont de mauvaise qualité?
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Paco : Bien sûr, la première solution, c’est d’arrêter de consommer. La deuxième, c’est de
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faire tester tes produits. Il y a des ressources qui offrent ce service gratuitement en plus,
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comme le Cactus ou la ressource Dopamine qui est sur Pie-IX et Ontario environ. Puis,
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ça prend pas de temps, c’est cinq minutes maximum pour un test, puis après ils te sortent tous les
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produits. C’est un conseil à faire que je donne. Même qu’on m’a donné moi-même ce conseil-là. Puis
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consommer, regarde oui t’as bien beau consommer ou quoi que ce soit, mais il faut quand même que
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tu sois responsable de ta consommation pis que tu ne sois pas dangereux pour toi-même
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ou les personnes autour de toi. Donc oui, chercher une bonne drogue qu’on sait que c’est vraiment ça,
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dans la rue, ça fait de plus en plus rare. Faut vraiment avoir un réseau, des contacts.
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Tu vas pas aller chercher ça n’importe où, où tu ne sais pas. C’est vraiment pas une bonne idée.
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Intervieweur : Est-ce que tu pourrais me parler un petit peu de ton expérience de
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vie avec le VIH? Comment est-ce que c’est arrivé dans ton parcours de chemsex?
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Paco : OK, j’ai sorti avec un homme pour une durée de sept ans et puis on a cassé, on a rompu. Puis
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moi, ça m’a vraiment, ça m’a troublé. Puis je me suis comme révolté sexuellement. Donc ma vie
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sexuelle était vraiment plus mouvementée et je ne me suis jamais protégé. Jamais,
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jamais, jamais. Donc je l’ai… Je l’ai attrapé de quelqu’un, je sais vraiment pas c’est qui,
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peu importe. C’est même pas important parce que je l’ai encore, puis je vais toujours l’avoir. Je
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peux pas revenir en arrière non plus. Au début, c’est vrai que j’acceptais pas ça. Puis j’étais
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vraiment angoissé. J’étais pas fier de moi. Puis, j’avais presque honte. Mais en même temps,
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je me suis dit c’est comme si je l’avais cherché. C’est comme si je l’avais toujours cherché, vu que
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je ne me suis jamais protégé. Qu’est-ce qui a été vraiment dur, en fait, c’est plus le dire à
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mon père. Bien, il a eu une mauvaise réaction, tu sais. Il n’était pas fier. C’est comme s’il avait
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vécu un échec, je crois. C’est comme ça que moi je l’ai perçu en tout cas. Ça a été dur. Ça a été
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dur pour l’orgueil aussi. Puis, ça m’a pris au moins un bon un an et demi pour l’accepter. Puis,
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ouin un an et demi, ça m’a pris du temps. Mais bon, maintenant je vis avec ça tous les jours.
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En 2023, c’est pas si grave que ça, mais avant c’était tabou, tu sais. Y a, on va dire 30 ans de
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ça là, c’était quelque chose de [inaudible]. Heureusement la médecine, puis la science a
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évolué. Puis écoute, moi je prends, je respecte ma posologie à chaque jour, puis je suis en
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super bonne santé, en fait. J’ai même un très bon système immunitaire. Donc je crois que j’ai quand
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même réagi à temps, puis le virus était… C’est des bébés qu’il y a en dedans de moi, qui sont
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endormis. C’est ça que ça fait le médicament. Quand tu prends tes doses, ça endort le virus.
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Intervieweur : Parle-moi de toi aujourd’hui. Quelle
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place prend la drogue et le sexe dans ta vie?
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Paco : OK, bien la drogue, je la consomme assez régulièrement,
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mais non récréativement. Tandis que le sexe, j’en ai pas tant que ça, parce que je suis en train de
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régler beaucoup de problèmes dans mes sphères de vie. Je crois que c’est moins de problèmes,
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et plus que l’on peut s’amuser, ou moins qu’on est angoissé ou… Donc, moi j’étais dans la rue,
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y a pas si longtemps que ça, puis même dans une situation comme ça, je vois pas comment
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je pourrais avoir du sexe avec une situation que je vivais, comme celle-ci là. Mais sinon,
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quand j’ai du sexe, maintenant, je ne suis plus rendu obligé de faire du PnP pour m’amuser.
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Intervieweur : Et justement, comment est-ce que
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tu choisis tes partenaires sexuels ou tes partenaires de consommation?
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Paco : Ben moi je préfère mieux, ça c’est, à mon avis, je préfère mieux aller dans les
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bars ou dans les rues et voir la personne en «live» que d’être derrière un écran,
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puis être sur un réseau social de rencontres. Tu as moins d’exposition, c’est plus sécuritaire.
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Même que parfois, derrière l’écran, la personne parait comme ça, mais c’est pas pantoute comme ça.
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Intervieweur : J’aimerais que tu me dises c’est quoi le message que tu
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aimerais que les personnes qui vont écouter ton balado retiennent après l’avoir entendu.
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Paco : Bien que consommer, oui c’est une chose, mais consommer avec des personnes, avec ton
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entourage ou avec des personnes que tu sais que tu peux faire confiance ou que la personne
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est expérimentée, ça c’est… je parle pour les personnes qui se «shootent», on va dire. Savoir
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qu’est-ce que tu consommes, ça c’est important aussi. Vraiment, vraiment beaucoup. Consommer
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avec modération aussi. Parce que si tu consommes à un point, que tu perds la carte et que tu ne te
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rappelles plus de rien, ben c’est là que tu peux faire des conneries. Puis ça te revient après.
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Puis quand ça te revient bien, t’es souvent à jeun ou t’es pas dans le même état. Donc, ça peut
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paraître honteux ou peu importe. Puis c’est ça, si t’es pas capable de consommer, bien consomme pas
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ou… Ouais, c’est ça, ouais. Puis quand tu fais du PnP, c’est vraiment important d’avoir une certaine
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confiance avec la personne ou les personnes, parce qu’on est tous des adultes à la base. Puis y a un
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minimum de respect et de courtoisie qui doit se respecter. On a une vie à vivre, il faut en
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profiter. Mais il faut faire attention aussi. Parce que, oui le chemsex c’est vraiment,
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ça peut être le fun, mais il faut pas en abuser non plus. Il faut rester droit, lucide. Donc, il
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faut faire attention aussi avec la consommation, même que tu sois seul ou avec quelqu’un, c’est
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important. La vie est courte. Le temps c’est… Faut respecter le temps et je crois que j’ai assez
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«tripé» là. J’ai passé à autre chose. Puis comme je t’ai dit, moi j’ai vécu mes trips. Donc, j’en
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ai profité. Aucun regret, aucun remords. Chaque chose a sa raison d’être.
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