Invité de l'émission : Julien Tourreille, doctorant en sciences politiques à l'UQAM, directeur adjoint de l’Observatoire sur les Etats-Unis de la Chaire Raoul-Dandurand en études stratégiques et diplomatiques.La diplomatie américaine, fin de la superpuissance ? C’est le thème que je vous propose d’aborder aujourd’hui. Vous me direz qu’il s’agit d’une question qui ne date pas d’hier et que la constitution progressive de nos sociétés en un monde multipolaire semble apporter une réponse claire à cette question : oui, pour les États-Unis, ce XXIe siècle est placé sous le signe de la fin de la superpuissance. Du reste, cela a-t-il seulement été réalité ? On est en droit de le questionner. Mais ce qu’il y a de plus intéressant, d’un peu inquiétant aussi pour certains, c’est de se dire que nous sommes les témoins de ce basculement de la réalité du monde. Les États-Unis continuent d’intervenir dans différentes régions du monde, mais avec quelle efficacité ? Par ailleurs, face à chaque péril, les États-Unis doivent maintenant tenir compte de la fébrilité de la Russie et de la Chine au sein du Conseil de Sécurité de l’ONU, deux pays très sourcilleux en matière de souveraineté. Si on ajoute à cela la question de la crise économique et financière qui se poursuit et accapare toutes les énergies, on voit bien les ingrédients qui tendent à modifier la manière dont les États-Unis doivent désormais aborder les questions internationales.