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Trame de Vie à la Campagne, Laurence tisse son Histoire d'Art Textile en Périgord Vert.

Trame de Vie à la Campagne, Laurence tisse son Histoire d'Art Textile en Périgord Vert.

Released Friday, 19th April 2024
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Friday, 19th April 2024
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Episode Transcript

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0:10

Bienvenue sur les nouvelles filles de la campagne.

0:13

Les filles que vous allez rencontrer sont arrivées il y a quelques mois,

0:16

quelques années. D'autres sont natives du territoire,

0:19

ce qui ne les a pas empêchées d'aller explorer d'autres lieux.

0:22

En les rencontrant, ce fut une évidence, c'était elles mes nouvelles héroïnes.

0:27

Elles étaient dans l'hôtellerie, dans le soin, dans l'enseignement.

0:30

Maintenant, leurs journées sont rythmées différemment,

0:32

soit par les animaux, les marchés de producteurs,

0:34

la météo. Elles ont eu le courage de tout remettre en question,

0:37

en changeant de vie, en changeant de métier, en mettant plus de sens dans leur quotidien.

0:42

Je suis Sandrine et dans ce podcast, je vais vous partager nos conversations qui,

0:47

je l'espère, vous feront réfléchir, vous feront plaisir,

0:50

sourire et peut-être vous donneront envie de sauter le pas ou pas.

0:53

Ensemble, on vous parlera de ce que leur procure ce changement de territoire,

0:57

de vie et de métier. Les nouvelles filles de la campagne ont 25 ans,

1:01

50 ans, peu importe, ce qu'elles ont en commun,

1:03

c'est une sacrée volonté. Elles ont du courage,

1:06

elles sont passionnées, passionnantes et certainement un peu inconscientes.

1:12

Alors aujourd'hui, je ne reçois pas, mais je suis reçue.

1:15

J'ai été reçue comme une princesse. Parce que j'ai eu quoi déjà ?

1:18

Des lasagnes ? Des lasagnes. Une salade d'endive.

1:22

Oui, et un gâteau aux noix. Voilà, et j'ai même eu le droit,

1:25

je vais le dire à tout le monde, un tout petit verre de vin rouge.

1:30

Là, je suis en pleine digestion. Bonjour Laurence.

1:32

Bonjour Sandrine. Ça va ? Oui.

1:34

Comment tu te sens ? Un peu nerveuse,

1:37

mais c'est normal. Je pense que c'est le lot de toutes les interviewées,

1:40

mais ça va bien se passer. Laurence,

1:43

on t'écoute, ça y est, c'est ton moment. Est-ce que tu peux te présenter ?

1:47

Bonjour à toutes et à tous. Merci de m'écouter.

1:53

Tu leur diras merci à la fin si ils t'ont écouté. Si vous allez jusqu'au bout.

1:59

Je m'appelle Laurence, j'ai 63 ans, je suis retraitée.

2:03

J'ai quitté ma Normandie natale depuis trois ans.

2:08

J'ai rejoint la Dordogne. Je suis accompagnée de mon mari,

2:13

nous sommes tous les deux à la retraite et nous avons deux enfants.

2:17

Mon fils travaille à Toulouse et ma fille travaille à Périgueux.

2:21

Moi ce que j'ai envie de savoir,

2:24

c'est surtout pour les auditeurs et les auditrices, est-ce que tu peux mettre un peu d'image à quoi ça ressemble là où tu vis ?

2:31

Déjà tu vis où ? Dans quelle commune ? Et essaye de décrire un peu ton environnement.

2:36

S'il te plaît. D'accord, alors j'habite à Thiviers.

2:40

Nous sommes vraiment à la sortie du village et déjà à la campagne.

2:44

C'est-à-dire que quand je regarde à travers la fenêtre,

2:49

j'ai des noyés, des champs autour de moi.

2:52

Et nous habitons un manoir très ancien.

2:55

J'essaye de reconstituer l'histoire de ce manoir,

2:58

mais ce n'est pas facile. Et puis je n'ai pas eu beaucoup de temps jusqu'à présent,

3:02

mais je vais me pencher sur l'historique.

3:05

C'est une grosse maison forte,

3:07

on appelle ça, et la maison forte c'est à cheval entre un...

3:12

Un château fortifié et une maison d'habitation,

3:16

une maison moins défensive,

3:19

disons. C'est une maison de caractère,

3:21

le jardin est sublime, on a encore les douves,

3:25

on a une vieille tour et on vit là,

3:28

c'est très grand, mais on y vit bien dans cette maison,

3:32

même si on est deux. Voilà. Tu joues beaucoup à cache-cache,

3:35

non ? Alors j'appelle mon mari souvent. Où es-tu ?

3:39

Je l'appelle au téléphone aussi. Qu'est-ce que tu fais ?

3:41

Et dans quelle pièce ? Surtout au début.

3:44

Thivier, c'est le Périgord Vert, on est d'accord ? Oui, tout à fait.

3:48

Je pense à une chose, cette maison, qui est une maison atypique.

3:54

C'était un choix de trouver une maison comme celle-ci ou c'est juste un coup de cœur,

3:58

une opportunité ? Disons que dans les maisons qu'on a achetées tout au long de notre vie de famille,

4:04

c'était toujours des maisons très typiques,

4:07

anciennes, avec du caractère. Typique et atypique ?

4:10

Oui, c'est vrai. Enfin, anciennes et de caractère.

4:14

D'accord, un peu comme toi. Enfin,

4:16

pas pour l'ancienne. Oui,

4:18

on pourrait dire que je suis un peu ancienne. Pensez plutôt au caractère.

4:26

Alors, après le caractère de Laurence.

4:29

Donc l'environnement, là, t'as expliqué un peu où tu vivais.

4:34

Thiviers, pour toi, c'est une ville ? C'est un village ?

4:37

C'est déjà la campagne, quand même ? Thiviers, c'est un gros bourg,

4:40

c'est pas une ville. Par contre,

4:42

on est proche de Périgueux, et c'est vrai que j'aime beaucoup Périgueux.

4:45

Le côté architectural, l'histoire,

4:49

les vieilles pierres, c'est à nouveau tout l'amour que j'ai pour...

4:52

De l'ancien et du caractère. Oui, pour l'ancien. Ce sera peut-être le titre de ton podcast.

4:56

Ancien et caractère. Oui. Est-ce que tu as autre chose à dire pour donner des images à ceux qui nous écoutent sur là où tu vis ?

5:06

Ah, et surtout, j'allais oublier un truc hyper important,

5:10

là où on fait le podcast. On est où, Laurence ?

5:12

Parce que c'est assez magique, c'est la caverne d'Ali Baba ici.

5:15

Nous sommes dans mon antre, je pourrais dire.

5:19

C'est là où, je l'appelle ça mon atelier,

5:22

parce qu'en fait, je couds depuis, j'ai 25 ans,

5:26

je dirais. Donc ça fait... Presque 40 ans,

5:29

je fais du patchwork, je fais de la broderie.

5:33

Ne nous dis pas tout de suite. Mais disons que j'ai la chance d'avoir une grande pièce où j'ai pu installer mon atelier avec tous mes livres,

5:42

tous mes tissus, tous mes fils.

5:46

Et c'est là que je fais mes créations.

5:50

et que j'organise des ateliers aussi d'art textile.

5:54

C'est une très jolie pièce. Tu chines aussi des petites étagères ?

5:59

Oui, je chine des petites étagères, les petites choses mignonnes,

6:03

anciennes. J'adore l'art populaire.

6:07

Et puis aussi tout ce qui est illustration de notre enfance,

6:12

les contes, les histoires de sorcières.

6:17

les gentils, les méchants et toute l'illustration qui accompagne les contes

6:24

Ici on est dans un atelier donc il y a plein de tables aussi,

6:27

plein de chaises Un divan,

6:30

enfin une banquette. Oui. Il y a plein de choses accrochées au mur.

6:34

Oui, il y a des patchworks au mur, il y a des broderies au mur,

6:38

il y a des petits objets de collection. Et il y a plein de tissus rangés dans les cases.

6:43

Oui. De toute façon, je fais des photos pour que les gens puissent se voir,

6:45

mais c'est vraiment magique.

6:50

Ok. Tu m'as dit que tu venais de la Normandie ?

6:52

Oui, quelque part. Donc je suis née au Havre,

6:56

et j'ai fait mes études au Havre, et j'ai bossé toute ma vie au Havre.

7:00

Donc oui, j'ai vécu jusqu'à mes 60 ans en Normandie,

7:06

et je suis venue ici. C'était quand même une performance,

7:11

j'ai l'impression, parce que je... J'ai décidé de changer.

7:15

En une journée, j'ai arrêté de bosser alors que je bossais beaucoup.

7:19

J'ai vendu ma maison et je suis venue ici.

7:23

Ça fait un changement énorme et en plus, j'ai arrêté de bosser,

7:27

donc c'est un changement de rythme. Je m'imaginais avoir plus de mal à changer ou à m'adapter.

7:35

Et en fait, ça s'est fait relativement facilement.

7:39

Alors tu fais une très bonne transition, parce que ma question,

7:41

la question suivante, c'était effectivement, moi j'ai envie de savoir,

7:45

on a envie de savoir pourquoi ton mari et toi,

7:49

vous avez eu envie de ce changement, et à cet âge-là aussi,

7:53

c'est vrai que c'est une question, à cet âge-là, quand tu as toute ta vie,

7:56

et tous tes amis, ta famille, enfin toi tes enfants étaient déjà ici,

8:00

mais oui ça peut être un gros changement. Alors pourquoi changer,

8:05

et aussi pourquoi ici ? Donc il y a deux questions dans une,

8:09

madame. Le changement,

8:12

c'était un besoin de calme,

8:19

de se retrouver un peu personnellement. Parce que j'habitais,

8:23

je bossais dans un lieu assez industrialisé,

8:27

où le bruit, les nuisances de tout genre...

8:30

Ton lieu de travail. Oui, mais de fait,

8:33

mon lieu d'habitation aussi, puisque je n'étais pas très loin.

8:38

Le bruit de la circulation, c'est important pour moi.

8:41

Et je me suis dit, à la retraite, tu vas avoir du mal à supporter ça,

8:45

à rester à la maison et à voir ces nuisances,

8:48

même si j'étais quand même dans un environnement privilégié.

8:53

Je trouvais que le calme, c'est un luxe absolu.

8:56

Oui, c'est vrai, c'est une belle phrase, ça. Et donc,

9:00

ici, on est au calme, à la fois dans la maison,

9:03

dans le jardin aussi. Et c'est ce qu'on recherchait.

9:07

Alors, ça faisait plusieurs années qu'on venait en vacances en Dordogne.

9:10

On aimait beaucoup. On était tombés amoureux d'un village un peu plus au sud de la Dordogne,

9:16

un village médiéval aussi, qui s'appelle Issy-Jacques.

9:19

Mais je n'ai pas trouvé la maison qui me plaisait.

9:22

Et donc, quand on est arrivés ici, cette maison nous a plu,

9:26

mais on ne connaissait pas bien le Périgord vert. Et puis,

9:29

ça a été une décision qu'on n'a pas regrettée.

9:33

Tout de suite, ça a été la Dordogne. Il n'y avait pas d'autres régions à explorer avant de changer ?

9:38

Oui, effectivement, on a exploré les bords de Loire.

9:41

D'accord. Ça nous intéressait. Et moi,

9:44

j'ai trouvé que les paysages n'étaient pas aussi jolis qu'ici.

9:47

C'est quoi les paysages jolis ici ? J'aime beaucoup,

9:50

il y a un aspect vallonné ici, que tu n'as pas en Bordeaux-Loire,

9:54

c'est un peu plat. Bien que ce soit joli, mais voilà,

9:59

c'est un environnement, des jolis villages,

10:02

anciens, un côté médiéval. Les Bordeaux-Loire,

10:06

c'est un peu plus 18, 19e siècle, mais c'est plus rural ici et ça me plaît mieux.

10:14

et te rapprocher peut-être de mes enfants aussi après je suis assez mitigée par rapport à ça parce que les enfants peuvent bouger et je ne les suivrai pas systématiquement est-ce qu'il y a une une

10:29

anecdote heureuse ou compliquée via cette installation via ce changement de vie

10:40

Alors, je ne dirais pas que c'est une anecdote, c'est un événement,

10:42

mais c'est peut-être quelque chose qui doit me faire réfléchir.

10:47

C'est-à-dire qu'on a perdu... J'avais de très jolies bagues et on a perdu mes bagues.

10:57

Dans ton... Pendant le déménagement. Alors,

11:00

perdu ou égaré. Et donc, ça m'a fait réfléchir sur le fait que je n'ai plus besoin de ces bagues-là maintenant.

11:07

J'ai mettez beaucoup dans le... Quand j'avais des événements de travail.

11:12

Et je me suis dit, tiens, il fallait peut-être que je me sépare de ça.

11:16

Comme un signe, tu veux dire ? Un signe avant-coureur.

11:19

Oui, carrément. Après, c'est un peu triste parce que je les aimais beaucoup.

11:26

Plusieurs bagues ? Oui. Douze bagues.

11:29

Je les mettais toutes en même temps. Non,

11:31

j'avais trois ou quatre. Très belles bagues.

11:34

Que j'avais faites faire moi-même.

11:36

J'avais choisi. Enfin bon.

11:40

Non mais par contre l'idée du signe est assez intéressante quand même.

11:43

Enfin la relation que tu peux faire entre ce changement de vie.

11:47

Est-ce que d'ailleurs, tant pis je pose la question maintenant, je la reposerai peut-être tout à l'heure mais on l'aura aussi.

11:52

Parce que ça m'y fait penser là maintenant. Est-ce que ça veut dire que la Laurence qui est là en face de moi,

11:57

c'est pas la Laurence du Havre ?

12:01

Probablement non. Dans le sens où je m'écoute un peu plus.

12:07

Et j'ose dire ce que je pense, alors que,

12:11

alors, dans le privé je disais déjà ce que je pensais,

12:15

mais avant dans le travail je mettais toujours un filtre,

12:21

probablement pour satisfaire aux valeurs de ma société,

12:28

mais c'est sûr que là je me sens légitime pour dire ce que je pense.

12:35

D'accord, à la fois en positif et en négatif.

12:39

Est-ce que tu peux nous dire ce que tu faisais avant ?

12:43

Alors, je suis entrée dans une compagnie pétrolière il y a plus de 30 ans.

12:50

Et au cours de ma carrière, j'ai fait plein de métiers différents.

12:53

Mais le dernier que j'ai fait, et c'est celui qui m'a le plus enchantée,

12:58

je dirais, parce qu'il y avait un côté humain important,

13:02

je me occupais de communication. Communication interne,

13:06

mais aussi communication... Externe, relation avec les mairies,

13:11

avec la presse, avec les associations aussi.

13:17

D'accord. Et ça, ça m'a beaucoup plu. Ok.

13:21

Mais en fait, j'ai un peu appliqué des filtres à ce que je pouvais dire naturellement et je n'ai pas le sentiment d'en avoir beaucoup souffert.

13:31

C'est-à-dire que pour moi, ça faisait partie de mon job.

13:34

D'accord. Ça faisait partie du package. Oui, c'est ça.

13:37

Hormis l'histoire du calme, si vous étiez restée au Havre,

13:42

en Normandie, mais d'ailleurs, tiens, tu voulais du vallonné,

13:45

mais en Normandie, tu ne pouvais pas trouver un endroit ?

13:48

Parce qu'il y a des coins de Normandie qui sont très jolis dans certaines campagnes.

13:51

Oui, et j'avoue que mon mari voulait un changement de météo important.

13:57

Ah, il y est gâté cette année.

14:00

Oui, cette année, il y est gâté. On s'est cru en Normandie.

14:05

Oui, en fait, c'est important de pouvoir vivre dehors.

14:09

Et c'est vrai qu'ici, à partir de peut-être même mars,

14:13

avril, on peut, alors pas vivre à 100% du temps,

14:16

mais avoir beaucoup de temps à l'extérieur.

14:20

Et ça, c'est important. Ou la lumière, juste même.

14:22

Aussi, la luminosité est complètement différente ici de ce qu'on peut avoir en Normandie.

14:28

D'accord. Et la ruralité, c'est...

14:30

Donc, tu as parlé de calme tout à l'heure, mais qu'est-ce que ça...

14:34

ça représentait de plus pour toi ?

14:37

Je dirais que... Quand je bossais,

14:41

j'avais sûrement plein d'idées reçues sur la ruralité. On aimait la campagne,

14:46

on louait des gîtes à la campagne régulièrement,

14:49

mais on avait sûrement beaucoup d'idées reçues.

14:52

Et parmi les idées reçues, c'était que les endroits sont un peu déserts,

14:57

qu'il y a peu d'activités, peu d'initiatives,

15:00

mais qu'on aime bien y vivre. Mais depuis que je suis là,

15:04

j'ai changé d'avis parce que j'ai... Je constate qu'autour de moi,

15:09

il y a plein de gens de tous âges,

15:11

de tous horizons, qui débordent d'initiatives.

15:17

On en reparlera un peu plus tard. Ok,

15:19

pour la réalité. Est-ce que lors de votre départ,

15:24

ou du moins la préparation du projet, même si j'ai l'impression que ça s'est fait très rapidement,

15:29

est-ce que ça a suscité des questions, des interrogations,

15:33

des remarques, des encouragements de ton entourage ?

15:37

Ben oui. Une pas très positive,

15:40

ma maman. qui m'a dit mais c'est encore la dernière bêtise que tu vas faire et ça c'était amusant parce que je crois que j'ai toujours été hyper sage dans ma vie,

15:52

hyper conventionnelle Et qu'elle me dit ça,

15:55

ça m'a un peu surprise. Tu n'avais jamais vu que tu avais fait des bêtises avant ?

15:58

Non, jamais. Elle t'a dit ça comme ça,

16:03

cash ? Oui, cash. Et je n'ai rien dit,

16:06

parce que ça m'a tellement surprise. Ça t'a blessée ou ça t'a surprise ?

16:10

Ça m'a surprise. Blessée, non.

16:13

Et puis, maintenant,

16:16

au jour le jour, c'est amusant, parce que je lui envoie des photos,

16:19

je lui explique ce que je fais, etc. Et là, elle m'a dit...

16:22

Ah, j'aimerais bien que tu trouves un appartement pour moi à Tivier.

16:26

Je me suis dit, tiens. Et tu lui as pas dit ? Bah c'est encore une bêtise.

16:31

Non, non, c'est une vieille maman, donc j'essaie de la ménager.

16:34

85 ans. Et là, elle veut déménager ? Oui.

16:37

Vraiment ? Oui. On va attaquer la partie vivre en ruralité,

16:41

qui est quand même ce pour quoi on est là.

16:44

Ça veut dire quoi pour toi, vivre en ruralité ?

16:47

Je dirais, il y a l'image que je me faisais avant d'y vivre.

16:52

C'était quoi l'image ?

16:57

de vie culturelle, une certaine...

17:02

je ne sais pas comment dire... Alors elle montre avec sa main comme ça,

17:05

monotonie ? Oui ! pas d'initiatives importantes,

17:10

etc. Mais c'était, je le reconnais,

17:13

des idées reçues. Et maintenant,

17:16

ce que je peux constater, c'est un mode de vie.

17:20

Je vois des gens qui essaient d'inventer un mode de vie beaucoup plus proche de la nature,

17:28

dans le respect. Récupérer les affaires,

17:31

le recyclage, l'autosuffisance aussi.

17:34

L'économie circulaire. Oui, c'est ça, exactement.

17:37

D'ailleurs, je pense à une chose, il y a quand même beaucoup de nanas qui sont passées au micro,

17:46

qui effectivement dans leur... motivation à s'installer en ruralité,

17:51

il y avait cette dimension très écologique.

17:55

Est-ce que c'était un des paramètres pour vous deux ou pas du tout ?

17:58

Ce n'est pas un jugement, attention. Je pense qu'inconsciemment,

18:01

c'était quelque chose que je recherchais. Intuitivement,

18:05

oui, je recherchais ce genre de rapport entre...

18:10

personnes, ce genre de démarche un peu plus vertueuse,

18:16

je dirais, un peu plus en ligne avec ce qu'on peut se permettre actuellement.

18:20

Et les personnes qu'on voit qui sont très actives et qui dépensent une énergie folle pour essayer de trouver des nouveaux modèles d'activité,

18:31

moi je leur tire mon chapeau parce que... À ma petite échelle,

18:37

j'essaie de respecter et d'aller dans ce sens,

18:42

mais faire un choix de vie complet basé sur ça,

18:47

moi j'admire énormément. Tu as un exemple en tête pour les gens qui nous écoutent,

18:51

parce que nous on vit dedans. J'ai un exemple,

18:54

un couple de jeunes trentenaires qui a décidé de vivre en autarcie.

19:02

et de cultiver sans aucun engrais pesticides chimiques.

19:08

Et je vois qu'ils ont du mal, je vois qu'ils dépensent une énergie folle et qu'ils ont toujours une pêche et un sourire incroyable.

19:16

Et moi, j'admire ces démarches-là, je ne me sens pas capable.

19:21

On se demande si le monde aurait pu le faire à leur âge. Exactement,

19:24

exactement. Et je pense qu'en fait,

19:27

la ruralité, c'est une idée moderne.

19:32

C'est ce à quoi chacun doit tendre,

19:34

c'est-à-dire limiter notre consommation,

19:38

la faire de manière beaucoup plus vertueuse,

19:42

respecter les saisons,

19:45

respecter... ne plus uniformiser systématiquement,

19:51

être à l'écoute des besoins d'une région.

19:57

des besoins de tous, en fait,

20:00

et expérimenter des nouveaux modèles,

20:04

en fait. C'est bien ce que tu dis sur la modernité,

20:09

comment tu as appelé ça ? En fait, la ruralité,

20:12

c'est une idée moderne. Une idée moderne. Oui,

20:16

parce que moi maintenant,

20:18

j'ai connu la vie en ville.

20:22

La ville en vie. J'ai connu la vie en ville.

20:26

Et c'est vrai qu'on est très éloigné de tout ça,

20:31

de ces sentiments. Alors, ça va venir de plus en plus,

20:33

mais ces sentiments de se dire,

20:37

les ressources nous sont comptées. Parce qu'en ville,

20:41

je pense que les gens sont un peu plus sensibilisés aujourd'hui.

20:46

Mais comme ce n'est pas sous ta fenêtre,

20:48

sous ton nez, au quotidien, tu l'oublies vite,

20:52

en fait. Tu peux vite disparaître. Je pense que c'est ça,

20:57

peut-être, une des différences. C'est probablement ça, oui.

21:00

En tout cas, ça en fait partie. Et donc,

21:03

ici à la campagne, on est quand même beaucoup plus proche de la nature.

21:07

et des bienfaits de la nature aussi. Et de se dire,

21:10

il faut préserver ses bienfaits. Dans les clichés que tu as cités au départ,

21:16

les clichés, les préjugés que l'on pouvait avoir,

21:18

ou que, en tout cas, aujourd'hui, comme on dit,

21:20

l'intelligence collective peut encore avoir, finalement,

21:23

ce n'est pas le cas. Tu ne t'ennuies pas ?

21:26

Tu rencontres des gens ? Tu peux en dire un peu plus ?

21:29

Je ne m'ennuie pas et j'ai même l'impression de me développer.

21:36

C'est parce que j'ai plus de temps pour réfléchir à ce que j'ai envie de faire avec mes tissus,

21:45

avec mes broderies. Je parcours les vies de grenier,

21:51

je chine, je rencontre des gens qui ont la même passion que moi.

21:54

Sous-titrage ST'501 On discute et c'est là que les projets se mettent en route.

22:03

Et c'est vrai qu'en deux ans et demi,

22:06

j'ai rencontré énormément de personnes avec qui je me sens très très bien.

22:11

Vivre en ruralité, tu nous as expliqué un peu pourquoi.

22:15

C'était un rêve, c'était une volonté, un engagement,

22:18

les trois ? Je dirais que non,

22:20

ce n'était pas vraiment un choix délibéré.

22:24

A nouveau, je te reçois. Je te reparle d'intuition parce que je sentais que c'était quelque chose d'important pour moi.

22:32

Mais on ne s'est pas dit, ah,

22:34

on va aller à la campagne. Non, on s'est dit,

22:38

il faut trouver un endroit calme,

22:40

qui ne soit pas trop éloigné des centres quand même médicaux,

22:44

parce que mine de rien,

22:46

je vieillis, nous vieillissons. Et ça s'est porté ici.

22:52

Par contre, pour les soins médicaux, tu t'es un peu plantée,

22:55

non ? Oui, oui, oui, je suis un peu déçue de ce côté-là.

23:01

Bon, après, il y a pas mal de vétérinaires dans le coin.

23:03

C'est ça, voilà. Moi,

23:06

je me ferais piquer. Donc finalement,

23:11

pas un rêve, une volonté, un engagement,

23:14

vraiment une intuition, une envie.

23:17

Une envie. En fait, on a toujours aimé les endroits calmes et la verdure.

23:24

C'est pour ça que tu as choisi le Havre. Je n'ai pas choisi le Havre.

23:27

Non, tu n'as pas choisi le Havre. Mais c'est fou que je ne me suis pas échappée du Havre.

23:31

Non, effectivement. Ils ne t'ont pas laissé sortir. Non.

23:34

Alors, tu sais que j'ai créé en partie ce podcast pour balayer les clichés,

23:38

les préjugés quand l'on associe à la vie,

23:40

à la campagne. Anne, j'avais la question de qu'est-ce que tu en penses en tant qu'ancienne citadine.

23:48

Tu as répondu tout à l'heure par quelques éléments.

23:51

T'as envie d'ajouter quelque chose ? Moi j'admire déjà ton initiative parce que je trouve ça intéressant,

23:57

ça ouvre des perspectives, ça fait connaître des modèles à des personnes qui pourraient être en recherche de projets.

24:09

Tu veux dire des modèles ? Par rapport aux femmes ? Aux femmes,

24:12

oui, qui témoignent. Donc la vie qu'elles se sont inventées peut servir de modèle à des personnes qui sont…

24:23

en attente, qui n'ont pas le goût,

24:27

qui ne sont pas sûrs. C'est important de mettre en avant des modèles pour les femmes.

24:35

Alors là, elle l'a dit, mais d'une manière, vous ne pouvez pas le voir,

24:38

mais hyper affirmée. J'ai cru qu'elle allait taper les deux points sur la table.

24:42

C'est la plus belle réponse. La plus belle. J'aime bien ton concept d'idée moderne,

24:48

de la ruralité. C'est ça ? Tu m'as parlé d'initiative.

24:53

Oui, toutes les initiatives qu'on peut voir,

24:56

enfin que je vois au niveau local ici, c'est pour moi de multiples solutions et des réponses intelligentes aux crises actuelles qu'on peut voir.

25:08

Je pense particulièrement à l'agriculture,

25:10

je pense aux besoins d'eau,

25:14

à l'autosuffisance, au recyclage.

25:19

Je pense à l'économie circulaire.

25:23

L'autre jour, au café Les Polissons,

25:26

j'étais émue et agréablement surprise de voir un jeune garçon demander une aide pour refaire des enveloppes de canapés.

25:41

Et je me dis... Ça va être dur pour lui parce que c'est très compliqué,

25:45

mais c'est des jeunes qui ne choisissent pas la facilité et qui cherchent à tirer un maximum de ce qu'ils ont.

25:53

Des ressources dont on dispose et de ne pas en reproduire,

25:57

recréer, acheter. Voilà. Et je pense qu'à ce titre-là,

26:03

alors effectivement, il ne faut pas être hyper naïf et se dire que c'est la solution,

26:07

mais je pense que l'avenir, c'est... de multiples solutions qui vont répondre à une problématique globale.

26:18

Moi, je voulais te demander aussi, maintenant ça fait trois ans,

26:21

qu'est-ce qui te plaît le plus sur le territoire ?

26:26

Alors, il y a deux choses. Il y a ce qui te plaît le plus en vivant à la campagne et sur le territoire.

26:34

Donc là, je parle de la Dordogne, là je parle du Périgord Vert.

26:37

Le territoire, ce qui m'offre en plus par rapport à la Normandie,

26:40

bien que la Normandie soit une très belle région, c'est une multitude de villages anciens,

26:47

voire abandonnés. Mais moi, j'adore ça.

26:52

Je trouve qu'il y a une vraie poésie. Dès que tu lèves le nez,

26:55

tu as un petit élément architectural que tu n'avais pas vu la fois d'avant.

26:59

Tu as des églises qui racontent des histoires.

27:05

En fait, tous les éléments d'architecture parlent de l'homme.

27:12

Des propriétaires, pourquoi on a voulu faire ce lieu-là,

27:18

à quoi ça servait. Moi, ça me touche énormément parce qu'il y a un côté historique.

27:23

Tu as fait des études d'histoire ? Non. Mais tu es passionnée d'histoire ?

27:26

Oui, passionnée d'histoire. Mais ne serait-ce que,

27:30

je vais revenir au tissu, les tissus sont des outils historiques.

27:37

C'est-à-dire que quand tu vois l'évolution de l'homme de sa naissance jusqu'à sa mort,

27:43

le tissu l'accompagne depuis la naissance.

27:45

C'est pas la peau de bête au début ? Ah oui,

27:48

oui, oui, oui, oui. Est-ce que la peau de bête est considérée comme un tissu ?

27:51

Non, mais le tissu a la même utilité que la peau de bête.

27:59

et pour moi c'est un côté à la fois historique ça parle de la grande histoire mais aussi de la petite histoire c'est à dire l'histoire des femmes qui récupéraient la jupe de la petite fille pour refaire une

28:14

couverture pour moi je suis très sensible à ça et ça m'émeut énormément économie circulaire,

28:21

recyclage absolument ta place elle était ici depuis toujours peut-être

28:27

Mais parfois, j'ai des regrets.

28:30

Je me dis, mais c'est dommage que je ne sois pas arrivée là à 40 ans.

28:34

Tiens, c'est une très bonne question que je ne pose pas,

28:36

mais donc que je vais poser là maintenant. Merci. Est-ce que,

28:41

oui... tu viens d'y répondre en même temps mais est-ce que tu as pu avoir des regrets en te disant oh merde j'ai quand même dû peut-être revenir avant c'est sûr que j'y pense parce que là j'ai 63 ans alors tout est encore possible mais avec toutes les idées que j'ai en tête je me dis j'aurais dû arriver ici à 40 ans

29:01

Parce que j'ai envie de faire plein de choses. Qu'est-ce que tu as envie et que tu ne pourrais pas faire ?

29:06

Finalement ? C'est-à-dire me lancer,

29:09

par exemple, j'ai plein d'idées pour créer des lignes de tissu.

29:16

Je me dis, mais ce n'est pas parce que je manque d'énergie,

29:21

c'est parce que surtout je me dis que je n'aurai pas tellement le temps de développer ça.

29:28

Ça veut dire aussi que là, cette émulation...

29:31

dans ton cerveau et tous ces projets, ces idées.

29:36

C'est grâce au territoire que ça t'arrive là ? Ou parce que t'as la place aussi dans ta tête pour y penser déjà ?

29:42

C'est plutôt ça, c'est qu'avant, les idées,

29:45

etc., je les avais dans le cadre de mon travail.

29:50

et j'en avais certaines autres personnelles,

29:53

mais disons pas autant. Là, j'ai du temps,

29:57

si je veux passer deux heures à relire un livre que j'ai déjà lu,

30:02

je vais le faire, alors qu'avant, c'était plutôt un souci de rendement,

30:08

et j'optimisais mon temps au maximum.

30:11

Mais alors, parce que là, je me questionne en t'écoutant,

30:17

C'est surtout cette position... Alors, retraite,

30:20

oui et non, parce que tu as quand même une autre activité que tu vas nous déployer dans quelques instants.

30:25

Ce qui te plaît, quand je te dis ce qui te plaît de vivre à la campagne et ce qui te plaît de vivre sur le territoire,

30:29

c'est plutôt ce qui te plaît, c'est d'être à la retraite ? Peut-être,

30:33

oui. C'est la conjonction de tout ça,

30:36

en fait. La retraite, le lieu favorable,

30:40

et puis les rencontres, en fait.

30:43

Les rencontres, je ne suis pas sûre que j'aurais fait autant de rencontres,

30:46

même en retraite, en Normandie.

30:49

Oui, comme on a dit tout à l'heure aussi, cette richesse de profils différents.

30:53

Oui, des profils différents et des gens qui,

30:56

par choix, sont dans la région et ne connaissent personne d'autre que son conjoint.

31:04

Et donc ces personnes sont naturellement... Tenter de rencontrer,

31:10

d'aller au-devant de l'autre. Est-ce que tu veux être mon amie,

31:12

s'il te plaît ? Oui, c'est ça. Je vois très bien.

31:16

Et à contrario,

31:19

qu'est-ce qui... Parce qu'on ne peut pas dire que tout est toujours tout beau.

31:23

On va quand même être assez honnête sur certains aspects.

31:28

Est-ce qu'il y a des choses qui sont plus difficiles pour toi,

31:31

qui sont plus compliquées de vivre ?

31:34

Quand on est en ruralité à la campagne,

31:37

je ne vais pas mentir, l'hiver est un peu long. Les gens sortent moins l'hiver.

31:43

Même si on échange énormément, on fait des projets toujours,

31:46

mais cet hiver m'a semblé un peu long.

31:50

J'ai hâte au printemps. Et puis, je dirais que l'action publique est toujours un petit peu en berne.

31:59

Qu'est-ce que tu appelles, toi, action publique ? Action publique,

32:01

c'est-à-dire favoriser l'implantation de médecins,

32:08

faire que les gens qui sont sur ce territoire...

32:13

puissent être soignées correctement sans se déplacer à une heure de chez toi.

32:19

Ça, c'est important pour moi. Parce que je vieillis,

32:24

parce que j'ai besoin de plus en plus...

32:26

Alors, je ne suis pas malade, mais j'ai besoin d'examens médicaux.

32:31

Et là, vraiment, je trouve que c'est un frein au développement d'une région.

32:35

Oui, pour les campagnes. Absolument. Est-ce qu'une femme en ruralité,

32:40

c'est différent d'être une femme en ville

32:44

Et si tu penses que oui, pourquoi ? J'ai quelques exemples qui me feraient penser que c'est différent.

32:50

Une femme en ville et une femme en ruralité,

32:53

c'est côté incivilité,

32:56

peut-être. Je pense qu'en tant que femme,

33:00

elles sont plus les cibles des incivilités,

33:03

je pense. En ville ? Oui, en ville,

33:06

oui. Particulièrement en voiture. Ici,

33:09

avec des tracteurs en ville. Ah,

33:15

ça vient du cœur. Je ne sais pas,

33:17

j'ai eu un flash comme ça de l'image. Oui,

33:19

je vois. Oui,

33:22

pourquoi pas, c'est vrai. Après...

33:28

Ou la place de la femme, tu vois, la place de la femme en ruralité et la place de la femme en ville.

33:34

Je pense qu'il n'y a pas trop de différence dans le sens où dans les deux cas,

33:38

ce sont des femmes,

33:40

des personnes qui font des choses. Les hommes,

33:46

parfois, tu les trouves un peu dans les planificateurs,

33:50

dans des jobs un peu...

33:54

Stratégiques ? Oui, définition des grandes perspectives,

33:57

des grandes orientations, etc. La vision. Oui,

34:00

c'est ça. Vision 2024. Et les femmes,

34:04

elles font quoi ? Elles délivrent du travail,

34:08

des résultats, des produits,

34:11

des services, je trouve, plus. Et donc ça,

34:14

c'est la même chose pour toi en ville qu'en campagne ? Oui.

34:18

Alors, on a parlé pas mal de la ruralité, ton arrivée,

34:21

etc. Maintenant, on va passer à la partie...

34:24

Alors, j'ai noté activité, projet,

34:26

passion. Comment tu as envie qu'on la qualifie ?

34:29

Je dirais qu'en premier lieu, c'est une passion qui est devenue...

34:34

qui est devenue une semi-activité puisque j'organise des stages d'art textile.

34:42

Donc je vais expliciter un peu ce que c'est. Depuis toujours,

34:46

je suis attirée, intéressée par les tissus anciens,

34:50

pas anciens, les imprimés.

34:54

Et j'ai commencé, j'avais 25 ans,

34:57

à prendre des cours de patchwork. Alors patchwork,

35:00

j'ai regardé la définition. Technique de couture qui consiste à assembler plusieurs morceaux de tissu de taille,

35:06

forme et couleur différentes pour réaliser différents types d'ouvrages.

35:10

C'est exact madame ? C'est ça. C'est ça.

35:12

En fait c'est une technique de récupération de tissu.

35:19

qui existent, il y en avait déjà dans les momies en Égypte.

35:23

On ne peut pas acheter de nouveaux tissus ? Mais c'est un peu dévoyé,

35:26

c'est-à-dire acheter des nouveaux tissus pour les découper et refaire du patchwork.

35:31

Ça n'a pas de sens. Mais ça a moins de sens que la récupération.

35:35

Et tu allais dire dans l'histoire ? Oui,

35:39

dans les... Momies. Les momies !

35:42

On a retrouvé des éléments de patchwork de l'un.

35:46

des tissus qui étaient assemblés ensemble pour faire des plus grandes pièces.

35:51

Et donc cette technique-là, elle existait depuis toujours.

35:55

On a toujours eu besoin de récupérer des choses pas trop abîmées pour en refaire des neuves,

36:01

des couvertures. Et en fait,

36:05

lors de la migration de beaucoup d'Européens,

36:09

des Anglais, des Suisses, etc., des Français aux États-Unis,

36:13

ils ont apporté ces techniques-là. Et donc ça s'est beaucoup développé.

36:16

Aux Etats-Unis, parce que la ressource était manquante.

36:20

Les tissus étaient très chers,

36:23

importés. Après, ils se sont mis à créer des usines,

36:27

etc. Là, tu parles de quelle époque ?

36:30

Alors, je dirais 1700 à peu près.

36:34

Et en fait, le patchwork s'est développé beaucoup aux Etats-Unis,

36:39

mais ça a été importé par les colons anglais,

36:43

français, suisse, hollandais. En fait,

36:45

c'était allemand. Et donc,

36:49

aux Etats-Unis, maintenant... On constate que c'est florissant,

36:56

c'est un peu à la mode en France. Il y a des courants,

36:59

il y a des moments avec et sans.

37:02

C'est un peu à la mode. Là, on est en haut ? On est en train de remonter,

37:06

oui. Après, ce n'est plus du tout assimilé à une activité de bonne femme qui n'a rien à faire et qui passe son temps et qui occupe ses doigts.

37:20

C'est plus... on parle plus de... D'un côté artistique,

37:25

etc. Mais ce qu'il faut savoir,

37:28

c'est qu'avant, il y avait des patchworks utilitaires.

37:32

Les colons, quand ils habitaient dans leur cabane en rondin,

37:37

ils mettaient des patchworks sur les murs pour isoler.

37:41

Charles et Caroline. C'est ça. Madame Ingalls.

37:44

La petite maison dans la prairie, c'est un peu ça. Et en fait,

37:49

suivant la rudesse des hivers,

37:52

on mettait... Un patch, deux patchs,

37:54

trois patchs ? Oui, alors elle a tendance à dire patch.

37:56

Oui, c'est patchwork. Patchwork, ce n'est pas des patches qu'on colle sur ses bras.

38:00

Parce qu'au début, j'ai cru que c'était... Elle me parle de patch, de patch.

38:03

Je me suis dit, elle a arrêté de fumer il n'y a pas longtemps. Oui,

38:06

on mettait des patchworks, c'était des couvertures. Et suivant la rudesse des hivers,

38:10

on mettait sur les lits plusieurs couches. Et puis,

38:13

ça faisait partie aussi de l'éducation des jeunes filles.

38:17

Ah oui. C'est-à-dire qu'elles apprenaient dès l'âge de 12 ans à assembler.

38:21

Fabriquer sa couverture. À placer. etc.

38:24

Jusqu'à finir pour faire leur patchwork de mariée.

38:28

Et là, c'était de toute beauté. Et alors,

38:32

c'est parce que tu as vécu dans une cabane en rondin,

38:35

quand tu étais petite, que tu t'es mise au patchwork ?

38:38

Je ne sais pas pourquoi j'ai été attirée par ça.

38:41

Ça, c'est Charles. Le tissu.

38:44

Je pense que c'est le tissu. Je ne peux pas m'empêcher de toucher un tissu.

38:48

Donc, tu touches tous les gens que tu croises. Que des tissus naturels,

38:52

attention. Non,

38:55

ça m'intéresse. Je ne sais pas résister à un...

38:58

Est-ce que tu sais d'où ça vient quand même ? Pourquoi ?

39:00

Tu n'as pas une année ? Une anecdote, un truc, un souvenir ?

39:03

Je ne sais pas. Fais-toi hypnotiser pour remonter dans ton ancienne vie.

39:08

C'est amusant parce que j'ai fait pas mal de stages de développement personnel au travail et j'étais avec des hommes.

39:16

C'est amusant parce que souvent le psychologue demandait Mais si vous étiez un matériau,

39:21

vous seriez quoi ? Alors les hommes,

39:23

c'était de l'acier, du béton,

39:28

du bois et tout. Et moi, j'étais une pièce de lin.

39:32

Et alors là, on me regardait avec des yeux incroyables.

39:37

Déjà, c'est quoi ? Oui, c'est ça.

39:40

Et c'est pareil, quand je bossais,

39:43

je prenais souvent le train pour aller à Bruxelles.

39:47

Je prenais le Thalys. Et le Thalys, c'est bien,

39:50

c'est bourré d'hommes d'affaires, donc avec leur portable,

39:54

leur téléphone, etc. Et moi,

39:57

je sortais mes petits bouts de tissu et je cousais.

40:00

Et franchement, c'était amusant. Parfois,

40:02

il y avait des hommes qui me posaient la question,

40:05

mais qu'est-ce que vous faites, etc. Et d'autres qui me regardaient d'un air très dédaigneux quand même.

40:11

J'imagine. Ce n'est pas grave. Ils avaient déjà construit ta vie.

40:14

Oui, c'est ça. En fait, ils avaient déjà bien construit ta vie autour de l'activité que tu étais en train de faire.

40:18

Oui. Bon, alors,

40:21

donc, passion du tissu.

40:23

Tu m'as parlé de momie égyptienne. Ensuite,

40:26

on est passé par Charling Gals. Tu chines,

40:30

tu collectionnes, tu transformes, donc depuis la nuit des temps.

40:34

Oui, depuis toujours. Et je prends des cours.

40:37

Je prends des cours avec des artistes. Je suis allée en Angleterre plusieurs fois.

40:44

Je suis allée à Paris parce qu'il y avait un grand magasin de patchwork qui n'existe plus d'ailleurs.

40:49

Tu as failli dire patch là. Oui, j'ai failli dire patch.

40:52

Tu as fait patch of work. Et il y a des salons aussi à Paris.

40:58

Pour l'amour du fil, ça s'appelle à Nantes.

41:00

C'est beau, hein ? Oui, c'est beau. Il y a des expos aussi très intéressantes.

41:04

Et ce qui est intéressant, c'est que ces constructions textiles correspondent aussi à des phénomènes...

41:12

sociologique. Il y a des courants,

41:15

il y a les amiches par exemple. Les amiches,

41:19

revenons, me retouffez,

41:23

les amiches de mes amiches, les amiches.

41:26

Les amiches créent des patchworks qui sont complètement différents de ce qui peut être fait ailleurs.

41:35

Mais c'est vrai ! Attends, je vais te raconter une histoire incroyable.

41:39

Alors là, j'en peux plus. Je ne sais pas si vous savez parler d'amish.

41:42

Les amish, en fait, les hommes et les femmes s'habillent avec des vêtements,

41:48

des tissus sans motif,

41:50

moches, unis. Et donc,

41:53

leurs patchworks sont faits de tissus unis,

41:56

moches. Ils ne sont pas faits pour être beaux parce que seul Dieu est beau,

42:02

selon leur croyance.

42:05

Et une autre petite anecdote,

42:09

dans leur patchwork, ils font systématiquement une erreur.

42:14

Et on appelle ça le bloc de l'humilité.

42:18

Ah oui. Parce que seul Dieu est parfait.

42:23

C'est plein de choses, plein de choses historiques. Oui,

42:25

j'allais dire, par le patchwork. Oui, tu touches à l'histoire.

42:29

Tu touches à l'histoire des communautés,

42:32

mais aussi des histoires personnelles.

42:34

Par exemple. Par exemple, des femmes qui faisaient des patchworks pour leurs défunts,

42:40

pour mettre dans la tombe, etc., avec des plaintes significations sur leur vie,

42:45

etc. C'est passionnant.

42:49

Mais ce qu'il faut savoir, c'est que d'un endroit à un autre,

42:53

le visuel, la réalisation est complètement différente.

42:56

La technique ? Technique, pas vraiment,

42:59

mais le rendu. Le rendu. Oui.

43:02

Par exemple, il y a eu un mouvement dans les années 1840 aux Etats-Unis,

43:07

dans la région d'une ville qui s'appelle Baltimore.

43:11

Il y a eu un boom économique incroyable,

43:14

donc des gens qui se sont enrichis. très bourgeois et les femmes s'ennuyaient.

43:21

Et elles ont inventé une technique très pointue d'appliquer,

43:27

de patchwork et ça a duré 20 ans.

43:31

Technique d'appliquer, t'as dit ? Oui, appliquer,

43:33

c'est-à-dire qu'on applique un bout de tissu sur un autre pour faire des motifs.

43:38

Tu peux faire un oiseau, tu peux faire n'importe quoi,

43:42

une maison. Et donc,

43:45

c'est curieux parce que ces patchworks-là s'appellent des Baltimore et maintenant sont très recherchés par les collectionneurs.

43:54

Il y a des collections. Oui, j'allais dire,

43:57

tout à l'heure, tu as parlé d'art. Il y a des pièces de collection.

44:02

Oui. Incroyable. Il y a des musées. Il y a des musées,

44:05

surtout aux États-Unis. En Europe,

44:07

il y en a un petit peu. Je suis allée au Pays de Galles où il y a un superbe musée du patchwork gallois.

44:15

Parce qu'à nouveau, c'est une technique qu'on ne voit nulle part ailleurs.

44:21

Mais c'est beaucoup plus développé aux Etats-Unis. Moi,

44:24

j'ai une amie américaine qui,

44:26

quand elle était jeune, en fait, ça se faisait beaucoup. Elle faisait du jardinage chez ses voisins.

44:32

Donc, ses voisins la payaient pour désherber leur jardin.

44:37

Et elle, elle gardait ses sous-là.

44:39

Elle s'est achetée des patchworks à l'époque où ça n'était pas cher du tout.

44:43

Et on... Aujourd'hui, elle a une collection de plus de 500 patchworks.

44:48

Entre 1820 et 1870, elle pourrait ouvrir un musée.

44:52

C'est sublime. Là,

44:54

tu nous as appris pas mal de choses sur le patchwork, mais tu as la passion du tissu en général,

45:00

pas que du patchwork. Tu fais aussi d'autres choses. Tu fais des créations,

45:03

tu découpes, tu colles, tu couds. Oui,

45:08

j'ai eu la chance de rencontrer une professeure.

45:12

d'art textile qui s'appelle Léa Stenzal et j'ai eu la chance d'aller prendre des cours avec elle elle habite à Joinville

45:19

Le pont. Et elle m'a ouvert des horizons en termes de créativité.

45:25

C'est-à-dire que pour elle, il n'y a pas de technique merveilleuse.

45:31

Il y a seulement ce que tu as envie de faire et fais-le sans te poser de questions.

45:35

Sans t'imposer de contraintes en disant ça va être moche,

45:40

qu'est-ce que tu en penses. Voilà,

45:42

elle a stimulé énormément ma créativité.

45:44

Et donc à partir de là, les horizons se sont déverrouillés complètement.

45:51

Et donc, j'ai commencé à me dire que je pouvais effectivement découper,

45:56

recoller, broder, broder avec des fils qui ne sont pas des fils à broder sans problème.

46:05

Là, je suis en train de travailler sur un sac à grains ancien qui a été raccommodé et j'adore cette idée de raccommodage,

46:15

ça apporte beaucoup de caractère. Il a vécu ce tissu.

46:18

Oui, j'allais dire, il y a une histoire. Voilà, c'est ça, il a vécu.

46:21

Et donc, ça, ça me plaît énormément. Si on parle de ta passion,

46:26

après du projet, comme notre amie Karina,

46:30

on peut dire que ça se rapproche un peu de ces retraites tricot.

46:34

Toi, c'est aussi, tu fais venir des femmes,

46:37

des hommes et des femmes peut-être, pour participer à des ateliers d'art textile ?

46:43

Oui, c'est ça. En fait, au cours de ma vie,

46:48

j'ai pris des cours avec beaucoup d'artistes. Et puis,

46:52

quand je suis arrivée dans cette maison, je n'avais pas une idée préconçue sur ce que j'allais faire.

46:57

Je ne savais même pas si j'allais faire ça. Et puis,

47:00

mon atelier a été installé.

47:03

Et je me suis dit, mais c'est un endroit où je pourrais mettre...

47:07

J'adore mettre en contact les gens. Créer des liens entre les gens,

47:11

ça me plaît beaucoup. Comme le patchwork.

47:14

Oui, mais tout est cohérent quand tu réfléchis un peu.

47:17

En fait, tu es cohérente comme femme. Ça me fait plaisir de l'entendre.

47:20

Mon mari ne dit pas la même chose. Au plus je t'écoute,

47:23

au plus je me dis que tout est cohérent chez Laurence. Et donc,

47:26

je me suis dit, je vais appeler mes contacts.

47:30

Alors, c'est beaucoup d'anglaises, c'est des artistes anglaises.

47:33

You speak English very well. Yes. T'as de la chance.

47:37

Et donc, je les ai contactés,

47:39

je leur ai expliqué l'endroit où j'étais. ce que j'avais envie de faire et elles m'ont dit oui tout de suite.

47:45

Et donc j'organise des ateliers d'art textile trois ou quatre fois par an.

47:52

Ça dure entre trois et six jours.

47:56

Et donc elles viennent enseigner. et plutôt,

48:01

plus qu'enseigner, ce n'est pas vraiment des techniques,

48:03

c'est plus... Développer la créativité.

48:05

Voilà, c'est ça. Développer la créativité.

48:08

Comme elles ont fait avec toi. Oui, tout à fait. Et donc,

48:11

la première année, j'en ai fait...

48:13

Oui, j'ai fait un atelier. et j'avais une liste d'attente incroyable parce qu'en fait ce qui fait venir c'est la région et l'artiste alors j'allais te demander justement qu'est-ce qu'elles viennent chercher qu'est-ce qu'ils ou qu'elles viennent chercher parce que ça peut être ouvert aux gens elles viennent chercher un art de vivre l'histoire française la

48:33

baguette de pain la campagne etc c'est très porteur

48:39

C'est vendeur. Elles aiment ça. Elles viennent de partout dans le monde.

48:43

Vous n'avez pas dit qu'il y avait une mamie de chez Pellage qui vient des Etats-Unis ?

48:46

J'ai une dame de 86 ans qui est venue de Californie.

48:51

Et j'ai des Australiennes. des anglaises aussi,

48:55

et puis quelques locales, quelques françaises. Oui, j'allais dire des françaises.

48:58

Oui, j'ai des françaises. Donc,

49:01

en fait, comment ça se passe sur trois,

49:03

quatre jours ? C'est bien, Laurence, elle pose la question. C'est très bien,

49:06

parfait. Vas-y, Laurence. Eh bien,

49:10

mon mari... Alors, ce projet-là, il n'aurait pas pu exister si j'avais été seule à le construire.

49:15

Parce que c'est vrai que quand tout le monde est là, on peut être une dizaine autour de la table.

49:21

il faut que mon mari soit OK. Il faut qu'il y ait quelqu'un qui serve le café,

49:26

les bouteilles d'eau. Face aussi,

49:29

l'ambiance apporte un petit élément exotique.

49:32

Le seul homme du groupe. Le seul homme. Le pauvre.

49:36

En fait, mon mari fait à manger. C'est lui qui s'occupe de la nourriture.

49:40

Effectivement, ça se prépare longtemps à l'avance parce que ça dure six jours.

49:44

On est parfois douze, matin, midi et soir.

49:47

C'est... C'est sportif,

49:49

oui. C'est une logistique en termes de courses,

49:52

en termes de planification, programme de repas,

49:56

etc. Et ce que j'aime bien faire aussi,

49:58

c'est par exemple sur un stage de cinq jours,

50:01

j'ai quatre jours de stage et une journée libre.

50:04

Et là, je leur fais découvrir la région. Périgueux ?

50:08

Non, pas vraiment. La dernière fois, c'était Saint-Jean-de-Caul,

50:12

Brantôme... Il faut que tu ailles à Hautefort.

50:14

Oui, je les ai emmenés visiter le château de Hautefort.

50:17

Ségur, le château ? Oui, Ségur, c'est la prochaine destination.

50:23

C'est infini, on peut faire plein de choses. J'ai plein d'idées.

50:26

J'ai organisé aussi des conférences sur l'histoire des tissus.

50:33

Ah ouais, top ! Très, très intéressante.

50:37

Ici, sur le territoire ? Oui. La prochaine fois, tu m'invites ?

50:39

Oui, si tu veux. Est-ce que tu as une petite anecdote heureuse ou rigolote sur tes séjours,

50:47

à part notre Américaine de 86 ans ? Alors,

50:52

j'avoue que parfois, ça me stresse un peu.

50:54

J'ai toujours peur qu'elle se blesse. Qu'elle se blesse ?

50:58

Tu sais, ici, c'est une maison où il y a des petites marches,

51:01

où le sol n'est pas tellement régulier. Les douves.

51:03

Tout ça. Attention, il y a des endroits dangereux.

51:07

Donc, je fais toujours un petit... Un petit truc sécurité avant.

51:11

Où se trouvent... Comme dans l'avion. Oui,

51:13

c'est ça. Alors, où se trouvent les extincteurs ?

51:17

Voilà, les voies de sortie. Ah mais non,

51:21

je suis très sensible à ça.

51:26

J'ai toujours peur qu'elles se fassent mal.

51:28

Parce qu'elles ont toutes 86 ans ? Non,

51:31

il y a des très jeunes. C'est ça qui est intéressant,

51:34

c'est que ça attire une multitude de personnes de profils complètement différents.

51:40

Et en fait, c'est une dimension, je dirais,

51:43

socio-culturelle qui dépasse les ouvrages de dames.

51:47

Voilà, d'accord. Ouvrage de dame.

51:49

Mais oui, tu vois, les trucs des années 50,

51:52

modes et travaux. Ce que tu faisais dans le Thalys,

51:55

quand les hommes te regardaient. Fais de l'ouvrage de dame.

52:00

Ils ne s'étaient pas imaginés que tu étais une businesswoman.

52:03

Toutes ces femmes, ou ces hommes, je fais un appel aux hommes,

52:07

mais toutes ces femmes qui sont venues de partout dans le monde,

52:14

Comment elles savent que Laurence a cette activité ici,

52:17

à Tivier, dans sa chouette maison ? Alors,

52:20

par deux canaux différents,

52:26

il y a déjà les artistes qui, elles,

52:29

disent si vous voulez me rejoindre, je serai au Manoir aux Écureuils

52:35

D'ailleurs, le compte Instagram, c'est le Manoir aux Écureuils.

52:39

et puis il y a effectivement mon compte Instagram sur lequel je publie les cours et j'ai un site internet que ma fille m'a créé ma fille est graphique designer et donc elle m'aide beaucoup dans tout ce qui est communication sur le web d'accord est-ce

52:57

que tu as rencontré une difficulté ou est-ce que tu as fait une erreur je ne sais pas si on peut appeler ça erreur,

53:03

j'aime pas trop mais difficulté ou erreur par rapport à ce projet oui

53:07

Et t'as appris de cette erreur, de cette difficulté,

53:09

et t'as envie de nous en parler et partager,

53:13

à part les petites marches où elles peuvent tomber. Peut-être qu'au départ,

53:19

on a voulu... Alors, on veut faire au niveau nourriture,

53:22

on veut faire local, frais et bio.

53:28

On a beaucoup de végétariennes. Donc, comme ce n'est pas notre métier de base,

53:32

on a un peu plus de difficulté à faire ça.

53:36

Élaborer, en tout cas, le menu de la semaine.

53:39

Le menu qui correspond à tout le monde. Et pas faire plusieurs menus par repas.

53:45

Donc, ça, c'est une petite difficulté. C'est pas canard,

53:49

foie gras, matin, midi et soir ? Alors, il y a foie gras,

53:52

effectivement. Le premier soir, on fait une sorte de buffet pour que tout le monde se rencontre et se connaisse.

53:57

C'est très sympa. Et il y a une super ambiance.

54:02

Il y en a qui se sont mises... Ah oui, il y a de l'alcool. Alors,

54:07

j'ai quand même, j'ai la chance d'avoir amené avec moi de Normandie une boisson infernale.

54:15

C'est un mélange entre du calva et de la gelée de pommes.

54:21

Et donc, on mélange ça et on met au congélateur.

54:23

Ça fait une gelée très fraîche.

54:26

C'est le trou normand. C'est un trou normand, mais amélioré.

54:29

Ça passe mieux pour les femmes parce que c'est moins fort qu'un calva.

54:32

pure. Et donc, dès qu'on sert ça,

54:35

en plein milieu du repas, aussitôt, l'ambiance se déchaîne.

54:40

Et tous les soirs, maintenant, les stagiaires demandent à Jean-François sa boisson magique.

54:46

C'est un peu la potion magique. Ça sera ta marque de fabrique ?

54:51

Oui, peut-être. Ton identité ? Oui.

54:54

Difficulté, cette histoire peut-être de préparation de repas ?

54:57

Oui, préparation des repas. On veut que ce soit varié,

55:00

on veut que ce soit bon.

55:03

Et les premiers jours, on a préparé plein de choses à l'avance.

55:08

Et après, moi, Jean-François, il aime bien être tout seul dans sa cuisine.

55:11

Donc moi, je suis au stage, donc je ne peux pas l'aider.

55:15

Donc à la fin, c'est un peu compliqué. Il faudrait peut-être qu'ils se fassent aider.

55:18

Là, on a trouvé une solution. Ce déclic de projet,

55:24

en tout cas de passion, on devient un projet, elle est arrivée ici,

55:27

tu l'as dit au début, grâce à cette maison finalement.

55:29

C'est elle qui t'a ouvert les yeux. Oui, absolument.

55:31

C'est beau ce que je dis. C'est beau. C'est philosophique.

55:34

J'aime bien. Bon, moi j'ai envie de savoir ce dont tu es le plus fière aujourd'hui ou la plus heureuse.

55:42

Dans la globalité de ce changement de vie,

55:45

pas uniquement dans ton projet semi-professionnel,

55:49

artistique ? Je crois,

55:54

c'est un message assez égoïste,

55:56

mais je pense que je suis enfin alignée,

56:01

où je me rapproche au plus de ma vraie personne,

56:05

ici. De Laurence ? Oui. C'est un petit peu ce qu'on s'est dit au début,

56:09

et là tu raccroches à la fin. Oui, la boucle est bouclée.

56:12

La boucle est bouclée, on ne dit que des belles phrases dans ce podcast.

56:15

Pourquoi tu me dis ça ? Parce que j'ai le sentiment d'avoir apposé un filtre sur ma vie d'avant.

56:27

Et que là, ce filtre est en train de partir,

56:32

doucement, parce qu'il n'y a pas d'heure,

56:34

il n'y a pas de... de choc,

56:38

mais oui, j'ai vraiment le sentiment d'être alignée avec ce que je veux être.

56:45

Et ça, c'est grâce à quoi ? Ou grâce à qui ?

56:48

Le fait que j'ai acquis une maturité,

56:51

j'ai appris à me connaître, probablement. Et puis,

56:54

le fait que je suis dans un environnement qui me plaît,

56:58

que j'ai choisi, et qui me correspond.

57:03

Oh, tu me fais dire des trucs incroyables ! Le fait d'être venue vivre en ruralité,

57:09

en campagne, sur ce nouveau territoire, et d'avoir pu enfin réaliser...

57:14

Enfin, c'est pas vraiment toi réaliser un rêve, puisque c'est arrivé ici,

57:18

ça t'a sauté aux yeux, transformé en tout cas ta passion.

57:23

Est-ce que ça t'a changé ?

57:27

Oui, j'ai probablement changé.

57:30

Après, c'est difficile d'avoir un regard objectif sur soi-même,

57:34

mais je me sens plus légitime. dans cette vie-là.

57:38

Voilà. Tu sais bien que je vais te demander pourquoi.

57:42

Oui, ça. Parce que dans le regard des gens que je côtoie,

57:47

dans la manière qu'ils ont de m'apprécier plus que...

57:53

Enfin, voilà, j'avais pas le sentiment que les gens avant avaient idée de ma valeur.

58:02

Et que là, j'ai l'impression d'être plus transparente

58:08

et que les gens voient ce que je vois.

58:12

Voilà. Alors,

58:15

on est presque à la fin de la conversation. Moi, je veux te demander quel est le meilleur conseil qu'on ne t'a pas donné et que toi,

58:22

tu voudrais donner aux hommes et aux femmes qui auraient envie de changer de territoire,

58:26

changer de vie, en tout cas, venir vivre en ruralité,

58:32

en balayant un peu tous les clichés, les préjugés que la société,

58:35

elle, m'eut donné. Mais en tout cas, voilà, conseil qu'on ne t'a pas donné et que tu veux,

58:38

toi, aujourd'hui, délivrer. Changement de vie,

58:41

eh bien, je dirais, écoute ta petite voix.

58:44

Parce que... Moi, souvent, j'ai eu une petite voix qui m'a susurré des infos,

58:49

des trucs, et je n'ai pas écouté. Je n'ai pas écouté.

58:52

Maintenant, je m'écoute un peu plus. Donc,

58:54

écoutez votre petite voix intérieure qui vous guide vers quelque chose.

59:01

Après, ça ne veut pas dire que ce sera un succès franc,

59:05

mais au moins, restez alignés avec vos valeurs et vos besoins personnels.

59:11

Les besoins, c'est important. Oui. Ça marche,

59:14

merci. Est-ce que tu as une femme en tête qui pourrait prendre la parole sur ce podcast ?

59:19

Il me semble que tu en as une. Une jeune ? Ah oui,

59:21

j'ai rencontré la semaine dernière une jeune fille qui est anglaise,

59:27

qui a dû faire ses études en France parce qu'elle parle français sans accent.

59:32

Elle habite à Ségur-le-Château. Elle a un parcours assez intéressant.

59:35

Elle a une petite trentaine, je pense. Elle est en train de restaurer une maison du

59:42

15e ciel à Ségur-le-Château. Elle est intéressante parce qu'elle a eu un parcours atypique.

59:47

À 18 ans, elle a quitté le cocon familial pour aller faire jeune fille au Pérou.

59:53

Ce n'est pas banal. Après,

59:56

elle a eu d'autres petites escapades dans le monde.

1:00:00

Déjà à 30 ans, je pense qu'elle a vécu pas mal de choses intéressantes et elle a une certaine maturité.

1:00:07

Et cette jeune fille restaure cette maison ancienne qui a un caractère et un charme fou.

1:00:15

à Ségur et elle va ouvrir un salon de thé et des chambres d'eau.

1:00:19

C'est ce que tu me disais, c'était surtout qu'elle a fait le choix délibéré de revenir vivre absolument en réalité.

1:00:26

Elle a rencontré et vu un tas d'endroits et délibérément elle est revenue à Ségur le château.

1:00:36

Très bien. Elle t'expliquera les raisons.

1:00:39

J'attends son 06. On va résumer,

1:00:43

ce sera vraiment les trois dernières questions.

1:00:46

Qu'est-ce que tu as gagné en changeant de vie,

1:00:50

de territoire ? Paradoxalement,

1:00:52

ce territoire, ce changement de vie m'apporte un changement personnel.

1:00:58

Alors que je pensais que ma personnalité était immuable et que je ne changerais pas,

1:01:04

j'ai appris à m'écouter et à être fière de moi.

1:01:09

Qu'est-ce que ce serait le message que tu voudrais passer sur le nouveau ?

1:01:12

vos visages de la ruralité. À nouveau,

1:01:16

cette idée de modernité m'a sauté aux yeux.

1:01:22

Quand j'ai un peu réfléchi sur comment j'allais discuter et puis orienter ce podcast avec toi,

1:01:29

c'est une idée qui m'est apparue évidente,

1:01:33

c'est-à-dire les valeurs qui sont véhiculées dans toutes les initiatives que je vois sont des valeurs d'avenir.

1:01:43

et qui sont très modernes et qui peuvent répondre aux problématiques qu'on a actuellement.

1:01:49

Donc j'encourage chacun à continuer et je reconnais toute l'énergie et la perspicacité qu'il faut pour continuer.

1:02:01

Les obstacles sont quand même importants. Ce n'est pas facile pour eux.

1:02:05

Et on encourage les nouvelles familles à nous rejoindre. Absolument.

1:02:08

Avec des jeunes. Des jeunes. Des enfants. Mais il faut aussi que l'action publique soit au rendez-vous.

1:02:12

Carrément. C'est-à-dire des infrastructures pédagogiques,

1:02:16

médicales, on en a parlé. De la mobilité.

1:02:19

De la mobilité, possibilité des transports en commun plus faciles.

1:02:26

Et tout ça reste à développer. J'espère que nos acteurs locaux,

1:02:32

nos politiques locaux, écoutent ces besoins et ont la vision de l'avenir.

1:02:38

Parce que sans eux, toutes les initiatives personnelles peuvent avoir lieu,

1:02:44

mais sans un grand développement. Imagine,

1:02:47

j'invite ta famille, tes enfants, tes proches autour de la table.

1:02:52

Qu'est-ce qu'ils te disent à ton avis ? A ma fille.

1:02:56

Ma fille, elle va me dire bravo maman. En plus,

1:03:00

elle m'aide beaucoup et ça nous a beaucoup rapprochés d'avoir cette activité en commun.

1:03:07

Oui, ma fille, elle me dirait bravo maman. Mon fils,

1:03:10

c'est un peu plus taiseux, je dirais. Donc,

1:03:13

je ne sais pas trop ce qu'il me dirait. Et mon mari,

1:03:17

il est très fier. Il est très fier.

1:03:21

Et voilà, mon frère aussi. Et ta maman a décidé de te rejoindre.

1:03:25

Maman a décidé de me rejoindre. me rejoindre et là c'est incroyable par contre ce que tu sais pas encore c'est qu'elle va venir vivre avec toi non je crois pas une phrase,

1:03:37

un mot pour la fin Laurence comment tu veux clôturer notre conversation je te laisse le choix

1:03:45

et c'est pas le plus facile c'est pour ça que je te le laisse il y a un mot c'est merci merci à la vie,

1:03:51

merci à l'environnement merci à toi merci à toutes les personnes qui m'ont raconté leur histoire et qui m'ont beaucoup touchée voilà et bien merci Laurence,

1:04:04

merci beaucoup merci de m'avoir accueillie dans ton lieu,

1:04:07

je vais faire des photos pour montrer ça à tout le monde bonne journée merci

1:04:16

Merci pour ce partage. Je suis certaine qu'il sera utile et qu'il fera résonance au moins à l'une ou à l'un d'entre nous.

1:04:23

Pour conclure cet épisode et pour m'encourager à en produire d'autres,

1:04:27

on partage l'épisode à son entourage. Ça veut dire la famille,

1:04:30

les amis, les collègues, les voisins. Et le Graal,

1:04:33

ça serait d'aller mettre des étoiles et des commentaires sympathiques sur Apple Podcasts et Spotify.

1:04:38

Abonnez-vous à la chaîne de podcast pour être informé et pour recevoir facilement les nouveaux épisodes.

1:04:44

Vous pouvez me retrouver sur les réseaux sociaux des Nouvelles Filles de la Campagne,

1:04:48

Instagram, Facebook, LinkedIn, j'en passe et des meilleurs.

1:04:51

et si vous aussi vous avez des filles en tête des femmes des nanas qui pourraient partager leur histoire et bien n'hésitez pas à me contacter sur les nouvelles filles de la campagne at gmail.com si vous avez envie d'échanger avec les nouvelles filles de la campagne et bien sachez que je mettrai leurs

1:05:07

coordonnées dans les descriptifs du podcast je vous souhaite une bonne journée une belle soirée et je vous dis à bientôt merci

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