Lobjectif de ce numéro nest pas de légitimer à priori une notion qui resteapproximative et mouvante soft power devant sa fortune au champde la diplomatie et de la politique extérieure des États-Unis. Il sagit demettre laccent sur son caractère symptomatique. Comment la culturedevient-elle ce moteur économique et stratégique de « gouvernance » despeuples et des consommateurs ? Désormais, au-delà des États-Unis, desÉtats comme le Japon, la Corée du sud ou même la Chine, usent de softpower afin détendre leur sphère dinfluence. En ce sens, le soft powerexcède les limites habituelles du cinéma hollywoodien et des industriesculturelles. Il simpose comme matrice culturelle dune économie planétairedes loisirs. Dans la perspective dune guerre pacifique, menée àgrand renfort de marchandises culturelles, créativité et mode sont aussiérigées en valeurs cardinales, capables de mobiliser lattention des individuset demporter leur adhésion.