Boris Sakowitsch a eu le plaisir d'accueillir Thomas Baillod, le créateur de la marque horlogère BA111OD. Natif de La Chaux-de-Fonds, Thomas a débuté sa carrière professionnelle chez Publicitas, la plus grande agence de publicité de Suisse. Il a ensuite travaillé pendant quinze ans pour des marques horlogères suisses indépendantes, développant des produits et des services de qualité. Thomas a ensuite passé plus de quinze ans à travailler pour des marques horlogères suisses indépendantes, développant un réseau de distribution mondial. Enfin en 2019 il crée la marque horlogère BA111OD, qu’il considère comme un laboratoire afin de tester une approche innovante et centrée sur le client et la distribution. Grâce à une technologie digitale révolutionnaire, la start-up a créé une communauté en réseau d'"Afluendors" (contraction de "ambassadeurs, influenceurs et vendeurs"), avec laquelle elle communique au quotidien. Dès lors, chacun peut s'exprimer à travers la plateforme, ajouter du contenu en postant des photos et des avis sur les montres, et réseauter. Une nouvelle manière d’appréhender une philosophie du luxe disruptive qui flirte avec l’esprit du temps : c’est à dire à la pointe de la technologie, mais aussi en résonance avec les canons de l’économie circulaire. 

Résumé : On dit souvent que les valeurs d’innovations et de tradition sont au cœur de la révolution horlogère. Ce sont d’ailleurs 2 notions cardinales qui ont permis quasiment à elles seules d’élaborer tout le discours des marques, chacune articulant à sa manière l’une et l’autre. Ainsi par exemple des expressions comme « tradition d’innovation » où « innovation au service de la tradition » sont-elles devenues des poncifs de la communication horlogère, laissant finalement peu de place à des discours de marques plus originaux.

C’est bien pourtant la marque de fabrique du swiss made, plus fort que les crises, et qui continue de battre tous les records, porté par un marché mondial de l’horlogerie en très forte croissance (24,8 milliards de francs suisses rien que pour l’année 2022). Et puis, On garde tous en tête la dernière édition du salon de Genève Watches & Wonders, qui a clôturé son édition 2023 sur des chiffres records, avec 43.000 visiteurs uniques sur une seule semaine… 5.400 détaillants et 125 nationalités représentées. C’est peu dire… 

Paradoxalement, l’industrie continue de se focaliser autour de quelques grandes marques qui accaparent la majorité de la croissance de l'industrie et l'orientent vers l'ultra-luxe. C’est un phénomène qui avait déjà été accentué par la crise sanitaire qui a renforcé cette tendance, et qui pourrait à terme fragiliser le secteur horloger, ses emplois et son savoir-faire, à l'instar de ce qui s'est passé lors de la crise du quartz. 

Alors Aujourd’hui quel avenir pour des des marques qui assument un discours différent, en phase avec les nouvelles attentes de cette fameuse génération Z, plus indépendante, plus technophile et plus connectée, plus exigeante en matière de traçabilités et qui attend généralement des marques un discours fondé sur des valeurs et des engagements ? Il semblerait bien qu’en matière d’horlogerie et plus généralement dans tout le secteur du luxe, l’innovation ne doit plus seulement se focaliser sur l’objet, mais surtout sur la manière de le promouvoir et le distribuer. 

Nous vous souhaitons une très belle écoute ! 

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