✍ « […] Un roman, comme le note fort justement Walter Benjamin, ne nous invite pas à tirer la « morale de l’histoire », comme le ferait un récit ou un conte. Il n’existe, dans l’appréhension solitaire qu’il exige, celle du lecteur, que pour saisir le « sens de la vie ». Il n’y est donc jamais question d’une expérience universelle, mais de parcours évoqués dans toute leur singularité. Libre à nous de nous identifier aux personnages, même si sur ce point bien sûr, il ne saurait y avoir d’entière satisfaction. […][…] Devenu son dernier livre, Iginio Ugo Tarchetti (1839-1869) nous apparaît comme un homme qui devait mourir à trente ans en le laissant inachevé. En une dizaine d’années, Tarchetti aura beaucoup écrit, à commencer par des poèmes. […][…] Tarchetti […] partage […] une véritable obsession pour les pathologies amoureuses. […] […] « La morale de l’histoire » ne nous est pas livrée dans le roman bien sûr, mais dans le témoignage que Salvatore Farina nous a fourni sur la mort de l’auteur. […] « Ses yeux étaient exorbités, il claquait des dents. À sa mère qui se pencha pour l’embrasser sur la bouche, il mordit la lèvre dans un tremblement, et du sang en jaillit qui lui tomba sur l’œil gauche. [...] Puis il mourut. Allongé sur son lit, il nous fit tous penser au vrai Christ ; l’œil gauche à demi-clos sembla pleurer une dernière larme de sang. » (Salvatore Farina) (Olivier Favier)
« J’ai été maintes fois sur le point d’écrire mes souvenirs, mais un étrange sentiment, fait de terreur et d’angoisse, m’en a toujours empêché. […] dire ce que nous avons éprouvé nous-mêmes, nos fièvres, nos douleurs, est une tâche qui dépasse les possibilités de la parole. […][…] Écrire pour moi, pour me relire, pour me souvenir et pour pleurer en secret, voilà pourquoi j’écris.[…] » (Iginio Ugo Tarchetti)
« Commets-je une indiscrétion en divulguant ces souvenirs ? Je ne crois pas. De toute façon, il n’aurait servi à rien d’en remettre la publication à plus tard. Celui qui les a écrits est maintenant trop détaché des choses de ce monde pour être sensible à l’éloge ou au blâme qu’ils peuvent lui attirer. […] » (Iginio Ugo Tarchetti, Milan, le 21 janvier 1869)
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📖 Référence bibliographique :▪ Iginio Ugo Tarchetti, Fosca, Éditions du Sonneur, traduit par Bernard Guyader, 2015
🎵 Bande sonore originale : Maarten Schellekens - For Nadine▪ For Nadine by Maarten Schellekens is licensed under a CC-By license.
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